Les signes à repérer pour détecter un texte écrit par l’IA

L’avènement de l’intelligence artificielle (IA) et ses capacités de génération de textes presque infinies sèment le doute. Cette dissertation, cet article de presse, ce livre pour enfants ou cette recette de cuisine ont-ils un auteur humain ou sont-ils le fruit d’une IA ?

Depuis la mise à disposition gratuite du Chatbot d’OpenAI en novembre 2022, nous sommes nombreux à nous interroger sur la provenance réelle des millions de textes créés chaque jour sur le web. Mais si l’IA fait de plus en plus illusion, certains signes ne trompent pas l’œil averti.

Pourquoi les textes écrits par l’IA sont-ils si « plats » ?

Les robots générateurs de texte paraissent presque magiques. En moins d’une minute, ils sont capables de répondre à nos questions dans le format demandé : un commentaire de texte, une recette, un article scientifique, un roman…

Il suffit de cadrer le résultat en rédigeant une consigne de rédaction la plus précise possible : le « prompt ». Pourtant, ChatGPT et ses concurrents ne sont pas des créateurs et n’ont pas de rigueur scientifique comme les écrivains, les journalistes ou les chercheurs.

Ils utilisent les bases de données sur lesquelles ils ont été entraînés et les probabilités pour générer le texte qu’on leur demande.

N’en déplaise à Isaac Asimov, ces robots n’ont pas d’âme et leurs textes n’en ont pas non plus. Ils enchaînent les platitudes et les poncifs sans jamais sortir des sentiers battus ni émettre d’avis tranché sur le sujet. Ils ne donnent pas d’exemple personnel et ne citent pas de sources fiables. En somme, le contenu est très structuré et cohérent, mais il est déshumanisé, désincarné.

ChatGPT le reconnaît lui-même lorsque nous l’interrogeons directement sur la platitude de ses contenus : « mes textes peuvent sembler plats, car je privilégie la clarté, la neutralité et la cohérence. J’évite les digressions, les émotions trop marquées et les formulations subjectives pour rester universel et compréhensible.« 

Des mots récurrents typiques de l’IA

Au-delà de la platitude qui peut passer inaperçue dans un texte purement explicatif comme un mode d’emploi, certains mots sont révélateurs de la patte de l’IA. Très attachée à fournir un texte bien structuré et cohérent, elle multiplie les connecteurs logiques tels que « cependant », « donc » « en outre », « comme nous l’avons vu »…

Elle n’hésite pas à être « scolaire » et annonce son plan d’article dans l’introduction avec force de « dans la première partie […] puis dans un second temps […].

Enfin… » À la lecture, d’autres mots nous sautent aux yeux par leur récurrence, comme « crucial », « potentiel », « significatif », « complexe »…

En anglais, un mot en particulier semble particulièrement récurrent : le verbe « to delve » qui signifie « plonger ». L’explication est étonnante. Selon l’article du Guardian, sa forte prévalence dans les textes écrits par l’IA vient des humains qui entraînent le robot à améliorer ses réponses.

Si les Anglo-Saxons l’utilisent peu, le terme est très courant dans les pays d’Afrique anglophones comme le Nigéria, où se trouve la main d’œuvre digitale bon marché. 

D’autres signes textuels révélateurs de l’IA

Si, à travers vos recherches internet ou en corrigeant des devoirs maison, vous trouvez de nombreux textes qui se ressemblent par leur structure, leur vocabulaire, leurs exemples ou leurs platitudes, il y a fort à parier qu’ils proviennent tous d’une même origine : un générateur de textes.

Sur son site, le Projet Voltaire rappelle également qu’à quelques exceptions près sur des phrases complexes, l’IA ne fait pas de fautes d’orthographe, de conjugaison ou de syntaxe. Si un élève ou un étudiant rend une copie trop parfaite pour être vraie alors que vous lui connaissez des lacunes en français, il a bénéficié des corrections d’un tiers ou a confié son travail à l’IA.

Autre point d’incohérence à repérer pour confondre celui qui ne prend pas la peine de relire attentivement un texte généré avant de le rendre, l’IA peut facilement oublier des mots ou les remplacer par d’autres, sémantiquement proches ou pas. 

En cas de doute, vous pouvez passer le texte au détecteur d’IA, même si un faux positif n’est jamais exclu, rappelle le Projet Voltaire. 

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